Pesante
Je t’ai posé la question : quels sont tes zones érogènes. Des réponses, tu m’en as donné plusieurs, je t’en ai suggéré d’autres, nous avons échangé sur le sujet. Et puis, je t’ai vu hésiter :
– Mais en fait, y a un truc qui me rend encore plus dingue que tout ça… mais c’est autre chose… pas une zone
– Bah dis-moi ?
– Ce qui m’excite le plus de tout, c’est le poids
– Comment ça le poids ?
– Oui, sentir le poids d’une femme qui repose totalement sur moi
– Ah…
Là c’est moi qui hésite mais je reprends
– Ça ne doit pas être quelque chose que tu obtiens souvent. Moi, par exemple, c’est quelque chose que je ne peux simplement pas imaginer. Si je suis dessus, je passe mon temps à essayer de m’alléger pour mon partenaire…
– Je sais… C’est presque de l’ordre du fantasme… Vous faites toutes ça (mon complice n’aime que les femmes très en chair, les vraies grosses comme moi), malheureusement…
– En toute franchise, je n’ai jamais envisagé une seule seconde que ça puisse plaire à un de mes amants… Pourtant, maintenant que tu en parles, je me rends compte à quel point, j’aime, moi, quand un homme se relâche totalement, souvent après l’amour et pèse de tout son poids sur moi. Si ça me plait à moi, il n’y a pas de raison que ça ne puisse pas te plaire.
Cette idée s’insinue dans mon esprit, se propage, touche les cordes de mes envies, se diffuse. Je ne la vois plus comme aberrante ni insolite. Elle devient un nouveau moyen de te faire du bien. Si ma tête y réfléchit encore, entre mes jambes le torrent qui dégouline a déjà fait mon choix, sur mes seins, mes tétons tendus et ultra-sensibles sont déjà dans l’attente. Mes lèvres se posent à nouveau sur les tiennes. Il n’est plus temps de discuter, il est temps d’essayer.
Nous nous faisons face l’un à l’autre, allongés sur ce grand lit. Nos langues se lient, mes seins se pressent contre ton torse, j’empoigne tes jolies petites fesses musclées. Je te caresse, tu me caresses, nous nous caressons.
Je te fais basculer sur le dos. Mes baisers descendent le long de ton corps.
Cette fois, je m’installe entre tes jambes quand je commence à te lécher, je ne reste pas sur le côté comme d’habitude. Ça m’arrive parfois, j’aime la vue qu’on a d’ici. Je peux garder mes yeux plongés dans les tiens. Te voir les fermer quand je te prends en bouche. Voir tes dents mordiller légèrement ta lèvre. J’aime toujours autant te sentir vibrer sous ma langue, te sentir frissonner dans ma bouche.
Pourtant, aujourd’hui, mon regard n’est pas celui d’une conquérante qui profite du pouvoir de la fellation sur le corps de son amant. C’est un regard timide, indécis, incertain car c’est autre chose qui m’obsède… J’attrape un préservatif, l’extraie de son emballage et le déroule sur ton membre à l’aide de mes lèvres et de mes doigts.
Ma langue commence alors à remonter le long de ton ventre. Mon corps la suit en direction de ta bouche. Mes lèvres se plaquent sur les tiennes. Je suis encore en appui sur les genoux mais mes seins s’écrasent sur ton torse. J’entends ton souffle court, non pas parce que mon poids le coupe… Non, ce n’est pas du tout ça ! L’intérieur de mes cuisses est trempé. Vais-je oser ?
Tes mains, posées sur mes fesses me plaquent contre ton corps
J’écarte mes jambes de chaque côté des tiennes. Est-ce ma propre excitation qui te prête un membre encore plus tendu que d’habitude ou l’est-il vraiment ? Peu importe. Je profite d’être encore en appui sur mes genoux pour le faire glisser en moi. C’est maintenant sur toi que s’abat mon déluge. Tu glisses au fond de moi. Je n’ai pas terminé. C’est là que j’enlève l’appui de mes coudes, que je tends mes jambes pour diminuer celui de mes genoux. Et que je jouis… Sans plus de cérémonie. Mes mains, sont libres de te caresser. Je me sens comme elles : libérée de cette culpabilité, de cette crainte de t’écraser. C’est pourtant bien ce que je suis en train de faire mais je vois, je sens, j’entends à quel point tu aimes ça et ça me libère et ça m’excite tant. Ma fontaine se déverse par vagues. Tu bouges lentement en moi. Je me frotte doucement à toi. Quelle euphorie, quelle excitation, quel extase.
Je perds toute notion de moi. Je ne suis plus que plaisir. Je ne suis plus que désir. Je ne suis plus que jouissance. Je t’en demande encore et encore. Tu me donnes encore et encore.
Tu me fais jouir encore une fois, peut-être deux avant d’arriver au paroxysme de ton propre délice. Je me sens portée, transportée de plaisir.
T’entendre décoller me fait venir à nouveau et nous jouissons de concert.
Je me relâche sur toi, sans tabou, sans retenue. Nos langues continuent de se mélanger, nos souffles ralentissent petit à petit.
Je ne sais plus si je te l’ai dit mais je te suis reconnaissante de ce moment et de toutes les fois où on a recommencé.