Pourquoi partager mes envies ?
Et en tant que femme obèse, j’aimerais, aujourd’hui, remercier Virginie Grimaldi pour ces phrases de son roman Le premier jour du reste de ma vie :
Il y a deux ans, Camille était grosse. Pas ronde, pas enrobée, pas potelée, pas généreuse, pas dodue, pas forte. Grosse
Elles font écho à mon ressenti face à tous ces mots. Souvent j’aimerais que cessent ces moyens détournés pour éviter d’appeler un chat un chat. Je suis obèse, obèse morbide. Je suis consciente de tout ce que ça implique pour ma santé mais l’utilisation de ces euphémisme me donne souvent l’impression d’être inacceptable dans mon intégralité et que, par conséquent, il est plus facile de dire que je ne suis « que » ronde. Or, je suis bien dans mon corps, je suis bien dans ma vie. J’ai su, un jour, m’accepter telle que je suis et je le souhaite à toutes celles qui n’en sont pas encore arrivé là. Le pire, c’est que ces mots là, ce sont les personnes concernées et leurs sympathisants qui les utilisent. Moi la première mais souvent je le regrette car ils m’enferment dans une vision hypocrite de moi même.
Quand j’ai lancé ce blog, un de mes amants, à qui je présentais mon blog, m’a demandé pourquoi je choisissait ce titre. Il trouvait que ce n’était pas mon poids qui était représentatif de moi. J’ai pu lui expliquer que, justement, c’est quelque chose qui fait partie de moi. Même si ce n’est pas ce qui est le plus important, ça l’est suffisamment pour que j’ai envie de démontrer, grâce à ce blog, qu’être obèse n’est pas un obstacle à la sensualité, au désir, au plaisir.
Quand je relis mes textes, je ne rends compte qu’au final, je parle très rarement de mon poids (hormis ma découverte de son pouvoir aphrodisiaque) et ça me rassure parce que justement, c’était mon objectif initial : démontrer qu’il ne fait finalement absolument aucune différence. Je parcours ma sexualité comme n’importe qui d’autre.
Parce que, malgré tout l’amour que nos proches peuvent nous donner, celui qui nous aide le plus à avancer c’est celui qu’on ressent pour soi même. Il nous porte, nous soutient, nous guide, nous entraîne dans son sillage. En tous cas, c’est le cas pour moi et ça fait partie de toutes les choses que j’espère transmettre dans mes échanges avec vous.
Voilà donc le plus important du pourquoi de ce blog : Je suis obèse mais je suis juste une fille qui se tient face à un garçon et qui lui demande de partager des moments de plaisir
*** N’en déplaise à la gynéco qui, il y a quelques années, m’a asséné comme une vérité absolue que jamais je ne trouverai de copain avec mes 130 kg (oui, à l’époque je faisais 20 kg de moins qu’aujourd’hui). J’ai rarement vu quelqu’un d’aussi sidéré qu‘elle quand je lui ai annoncé que j’étais en couple depuis plusieurs années et que non, mon copain ne me demandait pas de perdre du poids. Pour reprendre consistance, elle a utilisé l’argument massue : « Il faudra quand même perdre du poids sans quoi vous ne serez jamais accepté à l’hôpital pour une éventuelle grossesse »
Parce que bien sûr :
- en plus d’être mince pour être jolie, il faut procréer pour donner un sens à sa vie… (mais ça c’est encore une autre histoire)
- les hôpitaux sont tous aussi obtus qu’elle…
Étrangement, je ne l’ai vue qu’une fois…