Magicien
19h30, cette petite place au pied de la mairie. Je t’attends.
Ce soir nous testons le japonais traditionnel dont je t’ai parlé. Te voilà, nous entrons puis nous asseyons à cette petite table près de l’entrée mais loin des autres clients.
Tu poses ta main sur la mienne. Tu parles beaucoup, je réponds à demi mots. A vrai dire, je n’arrive pas à penser. J’ai même du mal à t’écouter. Mon esprit est entièrement concentré sur « Après ».
Je te regarde. Je te souris. Je me délecte de la sensation de ta main sur la mienne, la douceur de ta peau mais surtout celle de cette caresse. Tes doigts glissent le long des miens. C’est si doux. C’est si sensuel. C’est si sexy…
Tu me fais tellement d’effet. Je ne sais pas pourquoi toi. Je ne sais pas comment tu fais ni quel pouvoir tu as sur moi mais je ne peux que constater que ce simple contact m’électrise, me fait frisonner des pieds à la tête et surtout m’excite sans commune mesure.
Le repas me parait durer une éternité et pourtant je te suggère cette mousse au chocolat au curry. Malgré mon désir, la gourmandise reste et l’envie de la partager avec toi. C’est un peu comme un préliminaire qui augmente encore mon désir.
Nous sommes chez toi. Tu me proposes à boire. C’est de toi que j’ai une soif inextinguible. Nous ne perdons plus de temps. Les caresses prennent le relai des paroles et je m’envole aussitôt.
Mes mains se perdent sur ton corps mince. Mes lèvres les suivent dès que tes vêtements et les miens sont ôtés. Je te dis ce désir qui m’obsède depuis que ta peau est en contact avec la mienne. Tu me dis le tien en retour. J’ai envie de te toucher, de t’embrasser partout où ça te fait du bien. J’ai envie que tu me touches que tu m’embrasses partout où ça me fait du bien.
Le temps suspend son vol. Le monde disparait autour de nous. J’écoute le plaisir dans tes gémissements quand mes lèvres vont et viennent autour de ton membre tendu, quand mes mains caressent tes petites fesses fermes… Je sens mon entrejambe tellement tendu et humide dans l’attente de la caresse de tes doigts, de ta langue.
Je n’existe plus. Seuls le désir et le plaisir existent encore en moi. Désir de te faire autant de bien que ce que tu me donnes. Plaisir incroyable diffusé par ta peau sur la mienne.
Je ne comprends pas. La raison n’a plus du tout sa place. La magie a pris sa place. Ta magie. Comment peux-tu me faire autant de bien ? Quel est ton secret ?
Chacun de mes gestes a pour but de te plaire, de te donner du plaisir. Pourtant, c’est moi qui en suis submergée. J’ai beau te caresser, te lécher, t’embrasser, la jouissance est en moi et ne cesse de me submerger vague après vague.
J’ai complètement perdu pieds. Tu me tues à petit feu de cette mort de plaisir. C’est si bon que c’en est presque trop fort pour être supportable.
Je te sens exulter dans ma bouche, puis en moi, une fois, peut-être plusieurs, peut-être partout et pourtant, j’ai cette impression que tout le plaisir de cette soirée se concentre à l’intérieur de moi. Comme si je prenais tout sans rien te donner.
C’est tellement fort, tellement puissant. J’aimerais que ça ne s’arrête jamais et pendant tout le temps où tu me touches, c’est le cas. Je ne touche plus le sol. Je me suis envolée à ta première caresse et il me faudra des heures pour redescendre… Bien après que tu auras cessé de me toucher, bien après que je serai rentrée chez moi, bien après…